
RDC/Kasaï central : “60 ans d’indépendance, l’émancipation de la femme congolaise est étouffée par le manque de volonté des acteurs politiques” Nathalie Kambala
30 juin 2020Le soixantenaire de l’accession de la République Démocratique du Congo (RDC) à sa souveraineté nationale, est commémorée ce Mardi 30 Juin 2020 à travers le pays. Anniversaire consacré au bilan de la vie sociopolitique, économique et diplomatique du pays, 60 ans après sous une ère politique nouvelle avec l’alternance politique au sommet du pays.
Pour une actrice de la société civile et Secrétaire Exécutive de l’ONG femme main dans la main pour le développement du Kasaï (FMMDK), œuvrant à Kananga dans la province du Kasaï central, Nathalie Kambala Luse, la situation de la femme congolaise est reste reculée soixante ans après l’ascension du pays à sa souveraineté nationale.
Dans un entretien avec le journal grandjournalcd.net, elle fait remarquer que la situation de la femme congolaise patoge et subie depuis 1960, un blocage permanent de la part des acteurs politiques ne manifestant pas la volonté de propulsion de la femme, qui d’ailleurs compétente qu’elle est de part sa nature.
Elle dit constater avec consternation que la femme congolaise 60 ans après est restée clouée et placée au second plan sur tous les aspects de la vie congolaise, car subissant une discrimination portée sur notre être féminin, et pourtant le pays a ratifié certains textes juridiques internationaux qui parlent de droits des femmes, mais malheureusement qui ne sont pas respectés par les acteurs sociopolitiques et dirigeants de la RDC.
Nathalie Kambala, dénonce plusieurs discriminations et antivaleurs dont sont victimes les femmes congolaises qui ne permettent pas leur émancipation dans la communauté, notamment le manque de scolarité pour les femmes et les jeunes, le manque d’emploi pour celles instruites, le manque d’accès aux formations, les pesanteurs culturelles, le dénigrement de la femme et tant bien d’autres qui avilissent la valeur et la dignité féminines.
Raison pour laquelle dit-elle, il se dégage un taux faible de la représentativité de la femme dans les instances de décisions, et pourtant ayant des atouts pour apporter leurs expériences dans la construction de la nation.
Elle dénonce en outre la victimisation de la femme congolaise, particulièrement celle rurale, qui subie au quotidien toutes les formes de violences basées sur le genre commises sur elle, surtout pendant cette période de la crise sanitaire due à Covid19.
C’est ainsi à cette occasion de ce soixantenaire de l’indépendance de la RDC, Nathalie Kambala a rappelé à toute la communauté congolaise, l’importance de la femme, et de l’implantation de tous pour accompagner la femme dans ses ambitions, et à ne pas la considérer comme ennemis ou adversaire, mais plutôt à faciliter son émancipation car cela va de l’intérêt de toute la nation congolaise.
Ivan Honoré Mudiangombe