RDC/Dossier projets des lois Minaku-Sakata : «Ne jamais laisser la passion prendre le dessus sur les principes car, quelle qu’en soit l’issue, on y perd toujours quelques plumes.» (Tribune)

RDC/Dossier projets des lois Minaku-Sakata : «Ne jamais laisser la passion prendre le dessus sur les principes car, quelle qu’en soit l’issue, on y perd toujours quelques plumes.» (Tribune)

25 juin 2020 0 Par Grandjournalcd.net

A l’orée de la célébration plus que particulière mais surtout symbolique du soixantième anniversaire de l’indépendance de notre cher pays la RD CONGO, le cœur de sa capitale KINSHASA, principalement le SIEGE DU PARLEMENT et ses environs, a été le théâtre de plusieurs actes de violences et de vandalisme.

En effet, des manifestations de protestation contre les propositions de modification de la loi sur le pouvoir judiciaire initiées par les députés nationaux Aubin MINAKU et Gary SAKATA, ont tout simplement mué, ce Mercredi 24 Juin 2020, en une véritable « Vendetta politique» sans précédent, offrant ainsi un spectacle de violence et de désolation caractéristique de l’assiégement du PALAIS DU PEUPLE, Temple de la Démocratie, par plusieurs groupes de personnes, chacun avec son agenda de revendication vraisemblablement différent et parfois contradictoire de l’autre, parmi lesquelles se sont démarquées des motocyclistes communément appelés « Wewas », des militants des partis, familles et regroupements politiques, et bien évidemment les désœuvrés toujours à l’affut de la moindre occasion d’insurrection .

De cette effervescence cacophonique que certains acteurs politiques et leaders d’opinions ont qualifié de « réactions de la majorité populaire » ou « la descente de la population dans la rue », fort déplorable est de constater, avec indignation, les dérapages, non moins anodins, des manifestants  scandant parjures, injures voire insanités à l’endroit des mandatés du peuple sous le label FCC, proférant des menaces ciblées, torpillant et vandalisant les véhicules supposés appartenir aux députés et/ou toute personne fortuitement labélisée FCC,  allant jusqu’à s’attaquer et piller leurs domiciles et installations privés.

Empreint à la Démocratie, aux valeurs républicaines et celles d’un Etat de Droit, au Patriotisme, mais surtout à la tolérance et aux règles de bonne citoyenneté, Thierry MAWEJA, architecte congolais, enseignant d’université de son état et libre penseur soucieux de l’épanouissement de son pays, se dit indigné, offusqué voire abasourdi d’enregistrer une Nième résurgence de violences et pillages dans la capitale de la RD CONGO qui lui rappellent des évènements de triste mémoire d’une époque qu’il pensait révolue eu égard à la capitalisation des acquis de la Démocratie si chèrement gagnée depuis la fin de la 2ème république.

Thierry MAWEJA alias Hydraulique, s’exprime en ces termes :
« Je condamne avec la plus forte énergie cette vendetta politique caractérisée par des actes de violence, d’affres d’ignominie, d’intolérance, de maraudage. Certes, il est légitime et intimement correct de protester, de manifester, de revendiquer ce qui est de droit, mais il convient d’y procéder en respectant les prescrits de la loi, du respect des uns et des autres, de la tolérance bref en bonne Citoyenneté d’autant plus que la cause principale du soulèvement a un lien avec, d’un côté la loi et de l’autre, l’indépendance de la justice.

En aucune façon, et l’histoire l’a démontré, la violence n’a apporté la paix ni le bonheur. La violence n’engendre que la violence ; tout ce qu’elle procure n’est qu’une trêve, une sorte d’accalmie, le temps pour le camp le plus affaibli de se reconstituer une force. Mais que dis-je ? Rien qu’à y penser, je suis écœuré.

La République Démocratique mérite mieux. Nous sommes tous des fils et des filles de ce pays, nous sommes appelés à être une NATION FORTE, LEADER DES NATIONS D’AFRIQUE. Il n’est donc ni le moment ni la période ni même les circonstances pour la RD Congo de sombrer dans une fratricide incommensurable pendant que nous sommes agressés par les armées de pays voisins, secoués par l’épidémie à virus Ebola, violentés par la COVID-19, tourmentés par le taux d’inflation, préoccupés par le déclin perpétuel du niveau de vie et d’autres maux encore.

Sans vouloir porter un regard inquisiteur sur les responsables intellectuels de ces évènements lourds en conséquences, j’en appelle premièrement les manifestants à un sens élevé du Patriotisme et à la Retenue tant dans leurs élans de revendication que dans l’expression de leurs ressentiments, mais également au Refus catégorique d’être assujettis à la désinformation ainsi qu’à toute forme manipulation car la seule mobilisation en masse pacifique, sans violence ni casse, suffit amplement à se faire entendre.

J’en appelle, deuxièmement, les leaders d’opinion, les cadres et responsables des partis, familles et regroupements politiques à prendre à cœur leurs responsabilités civiques. En effet, étant écoutées par leurs fans et militants, ces personnalités d’influence d’où qu’elles parlent, ont la responsabilité de veiller à ne pas entreprendre des initiatives tendant à favoriser la déstabilisation des principes d’organisation et fonctionnement des institutions de la République, à alimenter des sentiments prônant le séparatisme, le tribalisme ou la xénophobie, à inciter à la violence verbale ou par voie des faits. Elles ont un devoir de pédagogie citoyenne et doctrinale envers la population qui les suit. Il est inacceptable de voir diffusés des tracts, des messages et autres déclarations circulant surtout par le biais les réseaux sociaux tendant à encourager l’effervescence et qualifiant les faits de vandalisme de dommages collatéraux.

N’était-il pas propice de suggérer un ou plusieurs cas de figure, parmi les moyens démocratiques, légitimes et légaux existant pour marquer sa désapprobation à ces trois propositions de loi plutôt que de recourir à une guéguerre populiste tendant à semer la confusion ? Vraisemblablement, le Nième mal dont a souffert notre jeune Démocratie ce mercredi 24 Juin 2020 est issue d’une incompréhension indigeste renforcée d’un procès d’intention entre les partenaires de la coalition FCC-CACH.

Je tiens à rappeler ici avant que nous ne nous laissions emporter par la passion ou le ressentiment que c’est grâce à la mobilisation sans faille du peuple Congolais aux échéances électorales de 2018, grâce aux concertations permanentes entre les forces politiques et sociales comme modus operandi de règlement des différends, grâce à une diplomatie agissante et des réformes institutionnelles osées que, par devers toute attente, s’est formalisée la « Coalition FCC-CACH ». Une coalition toute fraicheur, toute jeune et encore assujettie aux principes de l’improvisation espiègle dont nous avons le devoir de protection, de consolidation, de soutien, d’encadrement jusqu’à maturation pourvu qu’elle fonctionne et que de facto, elle garantisse la capitalisation des acquis de la Démocratie si chèrement gagnée en République Démocratique du Congo.

Pris sous cet angle, au nom de l’intérêt suprême de la Nation, des valeurs républicaines et de celles d’un Etat de Droit, le chaos installé deux jours durant au cœur de la capitale congolaise frappant de plein fouet le temple de la Démocratie, ne peut, en aucune façon, se justifier. Cela dit, quand bien même le besoin de se désolidariser viendrait à souffler le froid dans l’échine de l’un des partenaires de la coalition, les mêmes élans patriotiques d’Etat de Droit doivent caractériser le modus operandi de la désolidarisation.

Loin s’en faut de brandir un rapport de force inutile dans lequel il y a plus à perdre pour tous et pour chacun.
Enfin, j’en appelle aux pouvoirs publics et institutions de l’Etat, de prendre la mesure de cette situation de crise et d’agir conséquemment en toute impartialité afin de remettre les pendules à l’heure, de garantir la sécurité et la sérénité à tous surtout pour le siège du parlement ainsi que les personnes ayant fait l’objet d’exactions.

Mon interpellation vise à constituer un pamphlet auto-satirique pour exprimer mes vœux sur l’action publique en matière de la Nouvelle citoyenneté et de la refondation de l’Etat en général, et en particulier, sur la problématique de la création du POLITIQUE conscient, actif et participatif à l’émergence de la RD Congo par le travail sur lui-même et sur sa société. L’engagement, quelle que soit sa forme, est un révélateur des aspirations et des valeurs qui traversent le politique en contre-pied du constat d’un pessimisme grandissant des jeunes et des femmes dans l’avenir collectif. Au travers de cette allocution, seront émises quelques prémices d’un syllogisme que je suggère à la classe politique de mon pays de s’approprier et dont quelques objectifs à atteindre seraient :
de construire un environnement local nouveau où l’éducation et la formation sont des leviers du changement,
de repenser les liens entre formation et travail ; entre famille et société ; entre politiques et institutions étatiques,
d’affirmer la quintessence et l’utilité sociale des organisations de jeunes, dirigées par les jeunes, pour les jeunes,
d’affirmer la quintessence et l’utilité sociale des organisations des femmes, dirigées par les femmes, pour les femmes,
de générer les ambitions entrepreneuriales et développer les initiatives créatrices d’emploi dans la promotion des Start-Up,
de promouvoir par ses activités, des pôles de développement durable susceptible d’autonomiser les milieux locaux d’établissement, de recréer, de repositionner et d’institutionnaliser le « JEUNE » ainsi que sa participation active à la gestion de la chose publique, d’instruire son Patriotisme, d’encourager son engagement, son militantisme, sans tomber dans la facilité du paternalisme, mais bien plus encore, de renouveler et de rajeunir la classe politique congolaise.
de recréer, de repositionner et d’institutionnaliser la « FEMME » ainsi que sa participation active à la gestion de la chose publique, d’encourager son engagement, son militantisme, sans tomber dans le sexisme, l’androgynie etc.

“… il faut dire des mots,  tant qu’il y en a,  il faut les dire,  jusqu’à ce qu’ils me trouvent,  jusqu’à ce qu’ils me disent, …” Samuel Beckett, L’innommable, 1953

Thierry MAWEJA MUKADI, Hydraulique