
KINSHASA : Bras de fer entre le gouverneur Ngobila et SAFRICOM au marché central
14 mars 2020La Société Africaine de Commerce, SAFRICOM en sigle, dispose d’une convention qui porte essentiellement sur le marché central de Kinshasa et qui la lie à la ville pour 20 ans.
Signé en 2005 avec le gouverneur Jean Kimbunda Mudikela, les termes clefs de ce document stipulent que SAFRICOM devrait aménager, entretenir et gérer une portion du marché central pendant 20ans.
Le 07 Novembre 2019, soit Quatorze ans plus tard, Gentiny Ngobila Mbaka, le gouverneur actuel de la ville province de Kinshasa résilie le contrat pour non atteinte des objectifs assignés, constructions anarchiques et non respect de la convention par SAFRICOM. C’est ainsi que le 1e mars 2020, le gouverneur Ngobila avait adressé une correspondance de mise en demeure des occupants d’une centaine de magasins construits au marché central et appartenant à la Société Africaine de Commerce (SAFRICOM), avant leur destruction par les engins de l’hôtel de ville.
Pourtant, l’article 20 de la convention qui lie la ville de Kinshasa à SAFRICOM stipule que ”La résiliation n’est possible que pour défaut de réalisation du service d’intérêt général, après un préavis de six mois et Avis conforme du comité de liaison”.
C’est ainsi que, lésée par la correspondance du 1e mars dernier du numéro Un de Kinshasa, SAFRICOM avait saisi les vice-premiers ministres en charge de l’intérieur, celui de la Justice et garde des sceaux, ainsi que le Conseil d’État qui ont, à l’unanimité pris des arrêtés pour surseoir à la décision du gouverneur de la ville de Kinshasa.
Dans une correspondance adressée au gouverneur Ngobila, Célestin Tunda Ya Kasende, le vice-premier ministre de la justice et garde des sceaux a insisté sur le respect de la loi. ‹‹Dès lors que toutes les mesures à prendre dans le cadre de ce dossier doivent être en conformité avec la loi et aller dans le sens de préserver le climat des affaires (…) Votre décision de vouloir détruire les constructions citées est donc inappropriée et ne devrait pas s’opérer››.
Sur place au marché central ce samedi matin, la situation n’est pas bonne ; les commerçants craignent la destruction de leur magasins pour moderniser le marché central et surtout créer des espaces pour les véhicules et passagers, nous semble-t-il.
Malgré les doutes des commerçants, ce samedi matin, le marché central de Kinshasa était plein comme d’habitude, tout comme les engins de l’hôtel de Ville, qui sont stationnés près du grand parking de l’entrée principale, en entendant l’ordre de repli de l’hôtel de Ville.
David M.